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Women in French

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Calls for conferences

  • 16 Jan 2024 9:48 PM | Anonymous member (Administrator)

    Women in French Australia – Work in Progress Seminar Series 

    Le (néo)libéralisme au prisme du genre dans l’œuvre de Nelly Arcan 

    Organisée par Ons Othmani (Université de Carthage)

    En ligne – 4 avril 2024

     

    Cette demi-journée d’étude propose d’analyser les imbrications entre le capitalisme et l’oppression des femmes dans l’œuvre de Nelly Arcan. En effet, les dynamiques de pouvoir entre les sexes constituent une problématique majeure dans les écrits de l’autrice. Par ailleurs, une étude plus approfondie des textes arcaniens permettrait de révéler aussi le rôle de l’organisation sociétale néolibérale dans la construction d’un certain ethos féminin. Dès son premier texte, Putain (2001), Nelly Arcan, par le biais de « la figure de la prostituée […] une sorte de carrefour signifiant où convergent le sexuel et l’économique » (Saint-Martin, 1997, p.191-192), met en lumière la corrélation entre les privilèges détenus par des personnages masculins et leur puissance économique, notamment en dépeignant la marchandisation du corps féminin. Dans cette première autofiction, ainsi que dans la suivante, Folle (2004), les narratrices sont aliénées par les normes du genre et tentent de correspondre à une féminité considérée comme idéale telle que véhiculée par la société de consommation, les médias de masse et l’industrie pornographique. De même, la figure de la Schtroumpfette, qui court « les boutiques et les chirurgies » (Arcan, 2001, p.101), incarne parfaitement l’assujettissement des femmes au marché de la séduction. Dans le roman À ciel ouvert, paru en 2007, Rose et Julie luttent pour attiser le désir d’un homme à coups de bistouri, faisant de leur propre corps un produit qu’on peut sans cesse remodeler et perfectionner.

    Que révèle alors, au sujet du paradoxe de la situation des femmes « émancipées » au sein d’un univers ultralibéral, cette mise en scène de protagonistes féminines soumises aux diktats sociaux tout en étant révoltées contre ces derniers ? En quoi le discours ambivalent des personnages arcaniens constitue-t-il la critique d’une société foncièrement consumériste dans laquelle les femmes occidentales seraient prisonnières d’une « burqa de chair », parfait emblème de la machine capitaliste-patriarcale ? De quelle manière cette lecture permet-elle, in fine, de mettre à nu les rouages d’un néolibéralisme prétendument libérateur ? Toutes ces questions, et bien d’autres, seront au cœur de cette rencontre et en tisseront les lignes directrices.

    Nous accueillons les propositions en études littéraires et interdisciplinaires pour cette demi-journée d’étude qui se veut un espace de réflexion théorique et critique. Les interventions dureront environ 20 minutes et seront suivies de 10 minutes de discussion. Toutefois, comme il s’agit de présenter des travaux en cours, les intervenant·e·s auront plus de flexibilité par rapport à une présentation classique.

    Les propositions de communication, en français ou en anglais, d’environ 300 mots, agrémentées d’une notice biobibliographique d’une centaine de mots, doivent être adressées, d’ici le 31 janvier 2024, à Ons Othmani (onsothmani12@gmail.com) ainsi que Dominique Carlini Versini (dominique.carlini-versini@durham.ac.uk) et wifaustralia@gmail.com en copie.

     

    Bibliographie indicative

    Authier, Christian, Le Nouvel Ordre sexuel, Paris, Bartillat, 2002. 

    Baudry, Patrick, La pornographie et ses images, Paris, Armand Colin, 1997. 

    Butler, Judith, Ces corps qui comptent. De la matérialité et des limites discursives du « sexe » (trad. par Charlotte Nordmann), Paris, Éditions Amsterdam, 2009.

     ____ Trouble dans le genre. Pour un féminisme de la subversion (trad. par Cynthia Kraus), Paris, La Découverte, 2005.

    Chollet, Mona, Beauté Fatale : Les nouveaux visages d’une aliénation féminine, Paris, La Découverte, 2012.

    Delphy, Christine, L'ennemi principal. I, Économie politique du patriarcat, Paris, Syllepse, coll. « Nouvelles questions féministes », 1999. 

    Détrez, Christine, A leur corps défendant. Les femmes à l'épreuve du nouvel ordre moral, Paris, Seuil, 2006.

    Dufour, Dany-Robert, La Cité perverse, libéralisme et pornographie, Paris, Denoël, 2009. 

    Heinich, Nathalie, Les ambivalences de l'émancipation féminine, France, Albin Michel, 2003.

    Marzano, Michela, Malaise dans la sexualité, Paris, Jean-Claude Lattès, 2006. 

    Marzano, Parisoli, La pornographie ou l'épuisement du désir, Paris, Buchet-Chastel, 2003. 

    Paul B. Preciado, Pornotopie : "Playboy" et l'invention de la sexualité multimédia (trad. par Serge Mestre et Beatriz Preciado), Paris, Climats, 2011. 

    Poulin, Richard, Vassort, Patrick, Sexe, capitalisme et critique de la valeur, pulsions, dominations, sadisme social, Québec, Ville Mont-Royal, M éditeur, 2012. 

    Saint-Martin, Lori, Contre-voix. Essais de critique au féminin, Québec, Nuit blanche, 1997.

    Vörös, Florian, Désirer comme un homme. Enquête sur les fantasmes et les masculinités, Paris, La   Découverte, coll. « Sciences humaines », 2020.

  • 16 Jan 2024 9:44 PM | Anonymous member (Administrator)

    ACQL Panel Proposal

    Mobility in Literatures Written in Canada

    In Ducks Kate Beaton recounts the two years she worked in the Alberta oil sands following her degree in fine arts. Beaton’s trip to Alberta from Cape Breton, a have-not part of a have-not province, is a journey of both sacrifice and ambition. She hopes that working in the oil sands will help her transcend the predictable jobs for educated women at home. So, Beaton’s participation in the oil economy that fuels the cars of the country is also her chance at a more metaphoric mobility. In highlighting the interconnections between three kinds of mobility––the movement of people across borders (provincial or otherwise), the movement of vehicles that are fueled by the oil processed in the sands, and the romanticized notion of upward mobility––the memoir also illuminates the ways in which class, gender, race, colonialism, and ability complicate the freedom imagined in tropes of mobility.

    Beaton’s memoir is only one recent example of a literary text that grapples with “Canada’s history […] of movement,” which Heather Macfarlane claims “is arguably at the core of the nation’s identity” (Road Narratives and Nationhood in Canada 14). Macfarlane sees this history expressed in the conflicts and contradictions of road narratives that, like Beaton’s memoir, trouble masculinist and colonial fantasies of movement as an expression of freedom and agency. This bilingual panel invites papers that examine literal and metaphoric mobility in literatures written in Canada. We are especially interested in papers that grapple with the conflicts and contradictions that arise when mobility is examined through lenses that centre decolonial, queer, feminist, and disability studies.

    Submissions:

    Kait Pinder (kait.pinder@acadiau.ca)

    Ania Wroblewski (awroblew@uoguelph.ca)


    La mobilité dans les littératures écrites au Canada

    Dans Ducks, Kate Beaton fait le récit des deux années pendant lesquelles elle a travaillé dans les sables bitumineux de l’Alberta après avoir obtenu son diplôme en beaux-arts. Son voyage vers l’Alberta depuis le Cap-Breton, une région démunie située dans une province pauvre, est marqué par le sacrifice et par l’ambition. Beaton espère que les expériences acquises en travaillant dans les sables bitumineux lui permettront d’éviter à exercer l’un des emplois typiquement réservés aux femmes instruites de sa région d’origine. Ainsi, le rôle qu’elle joue dans l’économie pétrolière à produire les carburants qui alimentent les véhicules circulant sur les routes du pays lui permet d’accéder à une sorte de mobilité métaphorique. En mettant en évidence les liens qui existent entre trois formes de mobilité – le mouvement des personnes à travers les frontières (provinciales et autres), le mouvement littéral des véhicules, et la notion romantique de la mobilité ascendante – les mémoires de Beaton éclaircissent la manière dont la classe, le sexe, la race, le colonialisme et l’habileté laissent leurs empreintes sur la notion de la liberté telle qu’elle se trouve imaginée dans les tropes de la mobilité.

    Les mémoires de Beaton constituent un exemple récent d’un texte littéraire qui aborde « Canada’s history […] of movement, » une histoire qui, selon Heather Macfarlane, « is arguably at the core of the nation’s identity » (Road Narratives and Nationhood in Canada 14). Les conflits et les contradictions qui se trouvent au cœur des récits de la route tels que l’œuvre de Beaton troublent, d’après Macfarlane, les fantasmes masculinistes et coloniaux de la mobilité. Ce panel bilingue invite les auteur.e.s à présenter des textes qui étudient la mobilité littérale et métaphorique dans les littératures écrites au Canada. Nous nous intéressons particulièrement à des études qui abordent le sujet de la mobilité à l’aide d’une perspective ancrée dans la pensée décoloniale, queer, et/ou féministe et/ou dans les disability studies.

    Soumissions :

    Kait Pinder (kait.pinder@acadiau.ca)

    Ania Wroblewski (awroblew@uoguelph.ca)

  • 16 Jan 2024 9:32 AM | Anonymous member (Administrator)

    Call for Papers 

    UN THÉÂTRE MONDAIN : PERFORMING CLASS AND GENDER IN PARIS

    Arizona State University

    April 24-25, 2024

     

     

    Like no other, Marcel Proust was able to depict Paris, from the Belle Epoque to the interwar period, as the stage of a vast mundane theatre on which the last scions of aristocracy who were also successful writers like Robert de Montesquiou, Élisabeth de Clermont-Tonnerre, Anna de Noailles, Marthe Bibesco, Carmen Sylva, Elena Vacaresco, Aurélie Ghika, and Ludmila Savitsky enacted their glamorous lives by turning them into striking performances.

    In the society of writers like Rachilde, Natalie Clifford Barney, and Adrienne Monnier, young authors like Marcel Proust, André Gide, Colette, Jean Cocteau, Renée Vivien, René Crevel, and Mireille Havet, among many others, emerged as the new avantgarde that produced a literature in which questions of class and gender intertwine and call into question the values of traditional Parisian society by contesting gender and relationships among social classes. As Laure Murat argues in her recently published Proust, roman familial/Proust, a family novel (Paris, 2023), sexual inversion “blurs class and power relationships, undermines social conservatism, all the while maintaining appearances, because gay and lesbians are even more subject to the silence which binds them in shame and secrecy than to the vice they share in pleasure. Subterfuges, strategies, the unspoken, lies, dissimulation, involuntary betrayals: it is all about theatre, about playing games, about techniques of recognition and subliminal dances of seduction.”

    It is this Parisian theatre of “subterfuges,” of “strategies”, of “the unspoken”, of “lies”, of “dissimulation” and that of “involuntary betrayals”, as it appears in some of the works published in the interval from the Belle Epoque to the Interwar period, that we propose to address over two days (April 24-25, 2024) during an international conference organized in Tempe on the campus of Arizona State University. "Théâtre mondain: Performing Class and Gender in Paris" encourages contribution proposals from scholars belonging to various disciplines, from literature, history, art, and history to gender and sexuality studies. The 20-minute papers could respond to issues raised by, but not limited to, the following topics: 

    ·      How do interbellum writers approach issues of gender and sexuality?

    ·      What do these authors reveal with respect to the power structures and changes in society?

    ·      What ethical issues are debated, or, by contrast, what ethical issues are avoided in their works?

    ·      How does technological progress transform the literature of this period?

    ·      How is the non-human represented?

    ·      How do these authors utilize chronotopes to evoke their experiences?

    ·      How do relatively recent theoretical frameworks, such as affect theory, intersectionality, posthumanism, ecocriticism, or disability studies, reveal new facets of literary and visual works produced in this period?

    The proposals (in English or French) should not exceed 2500 characters, should be accompanied by a brief bio-bibliography that connects structure, research, subject, and recent work, and should be sent to all three of the organizing committee members.

    Calendar

    Deadline for sending proposals : January 31, 2024

    Deadline for receiving a response from the committee : mid-February, 2024

    Conference dates: April 24 - 25, 2024

    Organizing Committee:

    Frédéric Canovas - fcanovas@asu.edu

    Ileana Orlich - orlich@asu.edu

    Madalina Meirosu - mmeirosu@asu.edu


  • 14 Dec 2023 7:36 PM | Anonymous member (Administrator)

    Atelier Anthropo(s)cène 2024

    Représentation de l’enfance et de la jeunesse dans la littérature de l’Anthropocène  

    Les discussions centrées sur l’Anthropocène font surgir des enjeux politiques, sociaux et écologiques qui font directement appel au monde des adultes : on peut penser, par exemple, aux ententes entre les nations dans la gestion des ressources naturelles, aux engagements substantiels avancés par les instances gouvernementales et les acteurs industriels en ce qui concerne les objectifs de diminution des émissions de gaz à effet de serre, ou au déploiement de l’aide humanitaire suite aux catastrophes naturelles qui sont de plus en plus courantes, et violentes. Cependant, si ce sont principalement les adultes qui gèrent et qui décident, il faut bien saisir que l’enfance et la jeunesse occupent une place de taille dans cette grande conversation, puisque la crise climatique actuelle aura des effets directs et profonds sur les générations à venir. 

    L’atelier que nous proposons vise à redonner la parole aux enfants et à la jeunesse, et à étudier comment les jeunes sont représentés dans la littérature de l’Anthropocène (en Acadie, au Québec et ailleurs dans le monde francophone). L’objectif de cet atelier est donc d’explorer comment la littérature contemporaine donne voix à l’expérience de l’enfance dans un monde marqué par des transformations environnementales sans précédent. 

    Nous invitons des contributions portant sur les thèmes suivants (liste non exhaustive) : 

    • Représentations artistiques de la relation entre l’enfance et l’environnement (littérature, bandes dessinées, poésie, théâtre, cinéma, télévision) ; 
    • Représentations artistiques de la mobilisation de la jeunesse et prise de parole pour l’action climatique ; 
    • Thèmes, popularité et/ou réception critique de la Cli-fi jeunesse ; 
    • Enfance, jeunesse et réfugiés climatiques ; 
    • L’utilisation de la fiction pour sensibiliser les jeunes lecteurs aux enjeux écologiques ; 
    • Techniques de vulgarisation et/ou explication des enjeux climatiques expliqués aux enfants à travers les livres et/ou la production artistique ; 
    • Images, métaphores et symboles associés à l’enfance dans la littérature de l’Anthropocène ; 
    • Analyse des personnages jeunes et/ou enfants dans la littérature de l’Anthropocène ; 
    • Approches interdisciplinaires de la littérature de l’Anthropocène et son impact sur la perception de l’enfance. 
       

    Conférencier invité :

    Dr Kodjo Attikopé (Memorial University) participera à l’atelier en tant que conférencier invité. L’ouvrage Les pouvoirs de la littérature jeunesse a été publié sous sa direction en 2018. 

    Informations et modalités de soumission : 

    L’atelier que nous proposons aura lieu lors du prochain colloque Expressions littéraires et artistiques de l’Anthropo(s)cène, qui se tiendra à l’Université Saint Mary’s et à l’Université Dalhousie (Halifax, N.-É.) du 17 au 19 octobre 2024. 

    Nous invitons les checheur.e.s, ainsi que les étudiant.e.s de deuxième et de troisième cycles, à nous envoyer des propositions de communication de 250 mots en français, ainsi qu’une courte notice biobibliographique et une liste de cinq mots-clés, avant le vendredi, 31 mai 2024

    Organisatrices de l’atelier : 

    Dr Liza Bolen (Université du Nouveau-Brunswick, Saint Jean) liza.bolen@unb.ca 

    Dr Pooja Booluck-Miller (Université du Nouveau-Brunwsick, Saint Jean) pb.miller@unb.ca 

    Bibliographie (sélection) : 

    Attikopé, Kodjo (dir). Les pouvoirs de la littérature de jeunesse. Berlin : Peter Lang, 2018. 

    Cassavane, Daniel et al. Hubert Reeves nous explique la biodiversité. Bruxelles : Le Lombard, 2017. 

    Cassavane, Daniel et al. Hubert Reeves nous explique la forêt. Bruxelles : Le Lombard, 2018.

    Cassavane, Daniel et al. Hubert Reeves nous explique l’océan. Bruxelles : Le Lombard, 2019. 

    de Bénazé, Xavier et Renouard, C. « La conversion écologique » Études 11, 2020, pp. 47-58.

    Nières-Chevrel, Isabelle. Introduction à la littérature jeunesse. Paris : Didier jeunesse, 2009. 

    Somerville, Margaret and Green, M. Children, Place and Sustainability. Basingstoke: Palgrave Macmillan, 2016. 

  • 5 Sep 2023 8:38 AM | Anonymous member (Administrator)

    24E COLLOQUE INTERNATIONAL GEORGE SAND ASSOCIATION « George Sand : Vivre, penser, écrire le temps »

    Lyon, 22-24 mai 2024

    Université Lyon 2 UMR 5317 IHRIM George Sand Association

    Les propositions de communication, privilégiant les approches transversales plutôt que monographiques, sous la forme d’un résumé d’une vingtaine de lignes, accompagné d’une brève présentation personnelle, sont à adresser à olivier.bara@univ-lyon2, claire.barel- moisan@ens-lyon.fr et claudine.grossir@gmail.com avant le 1er octobre 2023.


    Organisation : Olivier Bara, Claire Barel Moisan, Claudine Grossir

    Comité scientifique : Pascale Auraix-Jonchière (Université Clermont Auvergne), Olivier Bara (Université Lyon 2), Claire Barel-Moisan (CNRS), Rachel Corkle (City University of New York)), Arline Cravens (Saint-Louis University), Brigitte Diaz (Université Caen Normandie), Claudine Grossir (Sorbonne Université), François Kerlouégan (Université Lyon 2), Pratima Prasad (University of Massachussetts, Boston), Damien Zanone (Université Paris Est Créteil).


    Les récentes études historiques concernant la sensibilité au temps, conduites notamment par Alain Corbin, et mises en avant dans le champ de la littérature lors du dernier colloque de la Société des Études Romantiques et Dix-neuviémistes « Vivre vite. Le XIXe siècle face à l’accélération du temps et de l’histoire » (octobre 2021) ont contribué à définir la relation particulière que le XIXe siècle entretient avec le temps, fondée sur la constante tension entre les multiples temporalités qui coexistent au sein de la société, tant au niveau de la perception individuelle et collective du temps que de sa théorisation comme moteur historique. George Sand, en autrice d’une œuvre de son siècle et dans son siècle, jusqu’ici laissée à l’écart des approches historiques traditionnelles largement androcentrées, offre à ces études un vaste territoire de recherche. Traversant le siècle, elle en épouse le développement, participe à son essor artistique, intellectuel, politique, social, historique et expose à travers son expérience et son œuvre d’une grande diversité les multiples aspects du temps et leurs contradictions, propres à la modernité telle que la définit Christophe Charle. Leur étude, sous les angles anthropologique, sociocritique, historique ou poétique ne permettrait-elle pas d’éclairer les structures profondes de l’œuvre et d’en féconder la lecture ?


    La perception du temps chez George Sand s’éprouve d’abord au quotidien : artiste, mais aussi cheffe de famille et propriétaire d’un domaine, elle cumule des responsabilités chronophages. « Noctiurge », à l’instar de Balzac, elle réserve les heures solitaires de la nuit à l’écriture. Mais cette partition du travail et des autres activités reste à évaluer et à interpréter : le travail de création ne déborde-t-il pas de l’écriture ? Quelle part les visites, les rencontres, les discussions, les lectures, les spectacles, les concerts prennent-ils dans l’emploi du temps, selon les saisons ou les lieux ? Comment nourrissent-ils le travail d’écriture ? Peut-on dessiner une histoire de cette sociabilité d’artiste ? De même peut- on construire une histoire intellectuelle qui prendrait en compte les études, voire les passions successives auxquelles se livre George Sand au fil de sa vie et de sa carrière (relevant des domaines de la politique, de la botanique, de la minéralogie, du théâtre par exemple) ? Quel portrait d’artiste en mouvement est-il possible de dresser à partir des données abondamment recensées dans la Correspondance et les Agendas ?


    La gestion de l’œuvre et de la carrière, passant par les délais de livraison des publications en feuilleton, les corrections d’épreuves, les éditions successives, les contrats, les répétitions théâtrales, joue également avec le temps : l’œuvre prend sens au présent, s’ancre dans l’actualité, mais est aussi envisagée dans son devenir, sa pérennité, même d’une durée restreinte, si l’on en croit les propos adressés par Sand à Flaubert. Comme le corps humain, aux altérations duquel Sand est si sensible, l’œuvre peut-elle être considérée selon le modèle du temps biologique ?


    Dépasser la fragmentation du quotidien et chercher la cohérence d’une existence singulière en l’inscrivant dans une trame temporelle plus large qui en explore les origines pour lui donner une direction et un devenir semble être l’une des fonctions du recours à l’autobiographie : Histoire de ma vie propose ainsi conjointement plusieurs voies d’accès à la saisie du temps. À la linéarité historique qui délimite un passé, un présent et un avenir pour en souligner la solidarité, voire la continuité, se superpose une approche poétique qui procède par cercles concentriques enserrant histoire personnelle, histoire familiale et Histoire relevant de temporalités bien distinctes. Quels principes de philosophie et de méthodologie de l’histoire guident ce récit comme les nombreux romans qui explorent le XVIIIe siècle, tels Consuelo, La Comtesse de Rudolstadt ou Nanon ? Plus que l’image de la Révolution, c’est le statut de l’événement et du cours du temps qu’il faudrait interroger, et confronter à celui mis en œuvre dans la pratique journalistique, notamment dans les textes politiques des années 1840. La dualité des temporalités, brèves et soudaines, ou longues et lentes, dont témoignent notamment les romans paysans qui retracent jusque dans leurs origines mythiques les us et coutumes d’un peuple et d’une région témoins de l’évolution lente des mentalités, est au cœur de la réflexion historique et politique de George Sand. Mais sa posture n’a peut-être pas toujours été la même pour accorder la primeur à l’une ou à l’autre, ou les conjuguer de manière signifiante, au fil des œuvres relevant de genres ou d’époques différents.


    Ces questions ouvrent enfin un vaste champ encore inexploré d’études poétiques et linguistiques: le temps est ici un objet à la fois représenté et représentant. L’organisation des récits, des essais, des pièces de théâtre, le rythme adopté, le lexique et la syntaxe, autant d’indices d’une figuration du temps dont la visée est à la fois pragmatique et esthétique, et dont les effets sur le lecteur et le spectateur seraient à évaluer.


    George Sand, affirme Michelle Perrot, avait « une conscience aiguë du temps sous toutes ses formes. » Ne serait-ce pas cette conscience passée à l’épreuve de l’art qui ferait entrer son œuvre dans la modernité ?
    Pistes possibles (liste non exhaustive)

    1. Le temps vécu 

    • Emploi du temps
    • Jour/nuit, saisons
    • Le temps qu’il fait
    • Rythmes biologiques : jeunesse, maturité, vieillesse
    • Temps vécu au masculin/au féminin
    • Temporalités parisiennes/provinciales
    • Temps et rythme du voyage
    • Fêtes, cérémonies et autres rituels
    • Perception du temps qui passe
    • Lenteur et patience 
    2. Le temps de l’écriture 
    • Temps de travail/autres activités
    • Périodisation du travail littéraire et journalistique
    • Relectures, réécritures, corrections d’épreuves
    • Publication en feuilleton, rééditions
    • Composition théâtrale, répétitions, représentations, reprises
    • Temps de la sociabilité littéraire 
    3. La pensée du temps 
    • Temporalités sociale, politique, historique
    • Relation passé/présent/avenir
    • Actualité et contemporanéité
    • Histoire linéaire/cyclique 
    • Notion de progrès
    • Événement/durée et très longue durée
    • Recherche des origines, histoire mythique - Traces, archives
    • Mutations, évolutions 

    4. L’écriture du temps 

    • Le discours sur le temps et ses modalités
    • Écriture diariste (correspondance, journaux, agendas) 
    • Écriture de l’histoire et fiction ; temporalités du récit ; superpositions temporelles
    • Mémoire(s) et souvenirs
    • Rythmes narratifs et dramatiques : vitesse, accélérations et ralentissements, pauses, anticipations, retours en arrière, ellipses ; effets de réception (lecture et spectacle)
    • Dire le temps : syntaxe, lexique


    Bibliographie indicative

    Bara, Olivier, Le Sanctuaire des illusions, George Sand et le théâtre, « Theatrum Mundi », Presses universitaires Paris-Sorbonne, 2010.

    Bernard, Claudie, Le Passé recomposé, Le roman historique au XIXe siècle, Classiques Garnier, Paris, 2021 (1ère éd. 1996).

    Bernard, Daniel, « Le regard ethnographique de George Sand », dans George Sand. Terroir et histoire, Noëlle Dauphin dir., Presses universitaires de Rennes, 2006, p. 81-103.

    Charle, Christophe, Discordance des temps, Une brève histoire de la modernité, EKHO, Dunod, Paris, 2022 (1ère éd. 2011).

    Charlier, Marie-Astrid, Le Roman et les jours, Poétiques de la quotidienneté au XIXe siècle, Classiques Garnier, Paris, 2018.

    Corbin, Alain, « L’arithmétique des jours au XIXe siècle », Le Temps, le désir et l’horreur, Essais sur le XIXe siècle, « Champs histoire », Flammarion, Paris, 2014 (1ère éd. 1985).

    Corbin, Alain dir., La pluie, le soleil et le vent. Une histoire de la sensibilité au temps qu’il fait, Aubier, Paris, 2013.

    Dequidt, Marie-Agnès, « Comment mesurer l’intériorisation du temps », Revue d’histoire du XIXe siècle n°45, 2012, p. 69-81.

    Deruelle, Aude et Roulin, Jean-Marie dir., Les Romans de la révolution 1790-1912, A. Colin, Paris, 2014.

    Desormeaux, Daniel, « Sand et le roman feuilleton : le cas des Beaux Messieurs de Bois- Doré », dans George Sand journaliste, Marie -Ève Thérenty dir., Presses universitaires de l’université de Saint-Étienne, 2011, p. 203-217.

    Didier, Béatrice, « Nanon, roman de la Révolution », dans Histoire et temporalité, Aisthesis Verlag, Bielefeld, 2007, p. 131-138.

    Didier, Béatrice, George Sand écrivain « Un grand fleuve d’Amérique », PUF, Paris, 1998.

    Dumasy, Lise, « La publication en feuilleton d’une autobiographie : Histoire de ma vie de George Sand dans La Presse (de la scandaleuse à la sainte) », dans George Sand journaliste, Marie-Ève Thérenty dir., Presses universitaires de l’université de Saint-Étienne, 2011, p. 191-201.

    Grossir, Claudine, « George Sand journaliste : l’invention de l’actualité », dans George Sand journaliste, Marie-Ève Thérenty dir., Presses universitaires de l’université de Saint- Étienne, 2011, p. 85-95.

    Grossir, Claudine, «L’âge d’or de la vieillesse», dans Vieillir féminin et écriture autobiographique, Annette Keilhauer dir. Presses universitaires Blaise Pascal, Clermont- Ferrand, 2007, p. 25-39.

    Hoog Naginski, Isabelle, George Sand mythographe, « Cahier romantique n°13 », Presses universitaires Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, 2007.

    Perrot, Michelle, « George Sand et le temps », Les Amis de George Sand, Nouvelle série n°30, Tusson, 2004, p. 15-26.

    Ricoeur, Paul, Temps et récit, « Points essais », Seuil, Paris, 3 tomes : 1983, 1984 et 1985. Rosa, Hartmut, Accélération. Une critique sociale du temps, La Découverte, Paris, 2010.

    Saminadayar-Perrin Corinne (dir) et Bernard Claudie (dir), L’Histoire feuilletée. Dispositifs intertextuels dans la fiction historique du XIXe siècle, Presses Universitaires de Rennes, 2022.

    Vierne, Simone, La femme qui écrivait la nuit, «Cahier romantique n°9», Presses universitaires Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, 2004.

    Zanone, Damien, Écrire son temps, Les Mémoires en France de 1815 à 1848, Presses Universitaires de Lyon, 2006.

    Zonabend, Françoise, La Mémoire longue. Temps et histoire au village, Jean Michel Place, Paris, 1999.

    Dossier « La mesure du temps », Romantisme 2016/4, n°174.

    Les propositions de communication, privilégiant les approches transversales plutôt que monographiques, sous la forme d’un résumé d’une vingtaine de lignes, accompagné d’une brève présentation personnelle, sont à adresser à olivier.bara@univ-lyon2, claire.barel- moisan@ens-lyon.fr et claudine.grossir@gmail.com avant le 1er octobre 2023.

  • 11 Aug 2023 8:12 PM | Anonymous member (Administrator)

    Women, Memory, and Intergenerational Transmission in the Francophone World

    Reflecting on the role of novels written by women writers in the context of Jean-Claude Duvalier’s dictatorship in Haiti, Régine Jean-Charles argues that cultural production fills the memory gap left by the dictatorship, due to the refusal on the part of the Haitian government to create official acts of memorialization about this traumatic period. She writes: ‘because the historical record is so incomplete, the realization of justice so elusive, the cultural memory so lacking, the imaginary becomes a space in which to explore other possibilities’ (2013: 161). This imaginative space is all the more important for women who have often been locked out of historical discourse in patriarchal societies where it has been men who have determined which histories have been told and how they have been remembered. The centrality of the theme of memory for women writers and artists across the Francosphere is intimately tied to the French colonial past. The colonization and enslavement of peoples from Africa and the Caribbean wiped out indigenous memories and engendered a fracture in the subjectivity of subsequent generations from these locations, a void Édouard Glissant identifies in his 1981 treatise Le Discours antillais. At the same time, the French government has endeavoured to integrate the historical experiences of the formerly colonized – and, in the case of Martinique, Guadeloupe, French Guiana, and Réunion, subsequently departmentalized peoples – into the rhetoric of the French Republic, meaning that histories that contradicted the Republican ideals of libertéégalité, and fraternité have been erased (Vergès 1999; Niang 2022). Women writers and artists from across the Francophone world have thus sought to recuperate these difficult and traumatic memories to place their stories at the centre of discourses surrounding violence, colonization, enslavement, and forced displacement. Well-known figures such as Maryse Condé, Gisèle Pineau, Fabienne Kanor, Fatou Diome, Assia Djebar, Véronique Tadjo, and Michèle Rakotoson have paved the way for a new generation of artists to engage with themes of memory and intergenerational transmission.

    This online event seeks to explore specifically feminine processes of coming to terms with the past. It asks what histories and memories are foregrounded by women across the Francophone world, and how this memory transmission occurs. How does the French colonial and postcolonial context come to bear on these memories and their transmission? How do women transmit these difficult and traumatic memories across generations through techniques such as postmemory, a process whereby stories, images, and behaviours are imbued with so much emotion that the subsequent generations take on these memories as if they were their own, according to Marianne Hirsch? (2012). We welcome proposals from a range of time periods and geographical contexts. Proposals could consider the following themes: 

    • Women’s role in personal and collective memory practices;
    • The role of different media and genre in this memory transmission;
    • Intersectional influences on memory and its transmission, including but not limited to race, social class, sexuality, and disability;
    • Ethical implications of transmitting difficult and traumatic memories;
    • Memory as resistance and empowerment.

    The event will take place on Wednesday 29th and Thursday 30th November 2023. The first half day will be run from the UK will take place on 29th November (this will be accessible to European time zones (afternoon of 29th November) and also EDT and CDT in North America (morning of 29th November).

    The second half day will be run from Australia and will take place on 30th November (this will be accessible to Australian and South Pacific time zones (morning of 30th November) and also all other North American time zones (afternoon of 30th November)).    

    Please send your proposals (250-300 words & a biography of no more than 100 words ) for 20-minute presentations and any questions to the organisers Alison Clare (A.M.Clare@liverpool.ac.uk) and Antonia Wimbush (Antonia.Wimbush@unimelb.edu.au) by 15th September 2023.

    We particularly welcome and encourage proposals from postgraduates and early-career researchers.

     

    Works Cited

    Édouard Glissant, Le Discours antillais (Paris: Gallimard, 1981)

    Marianne Hirsch, The Generation of Postmemory: Writing and Visual Culture after the Holocaust (New York: Columbia University Press, 2012)

    Régine Jean-Charles, ‘Beyond Truth and Reconciliation in La Mémoire aux abois and Un alligator nommé Rosa’, French Forum, 38.3 (2013), 147-64

    Françoise Vergès, ‘Colonizing Citizenship', Radical Philosophy, 96 (May/Jun 1999), 3-7

    Mame-Fatou Niang, ‘Innocence, Ignorance et Arrogance : Les Trois Grâces de l’Anti-Noirité en France’, Contemporary French and Francophone Studies, 26.4-5 (2022), 361-374

  • 6 Sep 2022 11:45 PM | Anonymous

    11e Conférence Internationale Women in French 
    University of Alabama
    Precarious Lives/Vie précaires

    28-30 mars 2024 

    Thème: 

    L’épidémie de Covid-19, la guerre en Ukraine qui menace non seulement l’Europe mais met en lumière d’autres conflits en Afrique et au Moyen-Orient, une série de désastres naturels liée au déréglément climatique, et la pression économique qui vient avec tous ces bouleversements ont mis en relief ce que beaucoup d’entre nous savaient déjà : la précarité de notre propre vie et la vie des êtres humains et non-humains qui nous entourent. Cependant, comme c’est souvent le cas, cette précarité est aggravée  par plusieurs facteurs qui nous affectent différemment selon notre position et/ou identité. Les femmes ont disproportionnellement dû quitter le marché de travail pendant la pandémie ; pour beaucoup les raisons de cet exode étaient hors de leur contrôle. La pression économique est ressentie le plus lourdement par les femmes subissant les diverses formes de racisme ; les femmes, les enfants, et les personnes de genres minoritaires constituent la majorité des réfugié.es, y compris des réfugiés climatiques. Tout en étant « la grande cause du quinquennat » du premier mandat d’Emmanuel Macron (maintenant renouvelée pour le second), la féminicide et les violences conjugales et sexuelles plus largement persistent en France, un reflet de ce qui se passe ailleurs dans le monde. Pour WIF 2024 nous vous invitons à réfléchir aux manières dont la précarité de la vie des femmes a été dépeinte dans la littérature et la culture françaises et francophones à travers l’histoire. Quels sont les facteurs qui exacerbent cette précarité ? Qui ou quoi d’autre est vulnérable dans ces circonstances ? Comment est-ce que la résilience naît face à ces pressions. Nous invitons des propositions de communications individuelles ainsi que des panels en rapport avec le thème général de « Vies précaires ». 

    Le colloque aura lieu à Tuscaloosa, Alabama, à l’Université d’Alabama, le 28-30 mars 2024. Les organisatrices prévoient un colloque majoritairement en présentiel ; cependant, on pourra accommoder un nombre limité de participant.es qui ne pourront pas s’y rendre. 

      

    Les communications peuvent traiter, entre autres, les sujets suivants : 

    La migration, l’immigration, l’asyle
    La guerre, la génocide
    L’environnement, l’écologie
    La violence conjugale et sexuelle

    La classe et la dépendance/indépendance économique
    La race, l’orientation sexuelle, d’autres identités intersectionnelles

    La charge mentale
    Les études de vulnérabilité

    La maladie et les études des handicaps
    Les études de mémoire

    Les femmes et la mythologie
    L’exile

    La femme et le statut de 
    citoyen.ne de seconde classe
    Les désastres naturels et la survie

    La précarité et la science-fiction
    Les femmes et la/les démocratie/s précaire

    La femme et l’ordre mondial
    Les mouvements d’émancipation

    Les femmes et la révolution
    Les études transatlantiques 

    Veuillez envoyer les propositions de 250-300 mots à wif2024@ua.edu ainsi qu’une courte notice biobibliographique avant le 31 août 2023. Les propositions de panel devront comprendront comprendre des résumes des communications individuelles d’environ 100 mots chacun avec une brève description (également 100 mots de l’idée qui les unit. 

    One book, one Wif 

    En partenariat avec WiF UK-Ireland, WIF-North America continue le projet « One book, one WIF” qui a débuté en 2017. Le but de cette initiative et d’aider à promouvoir l’intérêt critique à des écrivaines françaises et francophones moins connues, et en ce faisant faire croître le lectorat de leur corpus. L’autrice pour le colloque de 2024 est Meryem Alaoui et le texte et La Vérité sort de la bouche du cheval (2018). Des propositions de communication ou de panel au sujet du livre ou de l’autrice en général sont bienvenues.

  • 6 Sep 2022 11:42 PM | Anonymous

    11th International Women in French Conference
    University of Alabama
    Precarious Lives/Vie précaires

    28-30 March 2024 

    Theme: 

    The COVID-19 pandemic, war in Ukraine threatening not only Europe but also shedding new light on other ongoing conflicts in Africa and the Middle East, series of climate change-related natural disasters, and attendant economic strain have thrown into relief what many of us were already aware of: the precarity of our own lives and that of those around us, human and nonhuman. However, as in most cases, that precarity is exacerbated by a number of systemic factors that impact us differently based on our position and identity. Women disproportionately left the workforce during the pandemic and many of the reasons driving this exodus were out of their control. Economic strain has been hardest on women of color; women, children, and minority genders make up the majority of refugees, including climate refugees. Despite being the “grande cause du quinquennat” during the first Macron term (and now renewed for the second), feminicide and domestic violence more widely continue to plague France, mirroring what has been happening in the rest of the world. For Women in French 2024 we invite you to consider the ways in which the precarity of women’s lives throughout history has been depicted in French and Francophone literature and culture. What are the factors that exacerbate that precarity? What or who else is vulnerable to these circumstances? In what ways has resilience emerged in response to these pressures? We welcome proposals of individual papers and entire panels on topics related to the overarching theme “Precarious Lives.”   

    The conference will take place in Tuscaloosa, AL at The University of Alabama March 28-30, 2024. While the organizers envision a largely in-person event, accommodations will be made for a limited amount of colleagues who need to participate remotely.  

     

    Possible topics may include but are not limited to:   

    Migration, immigration, asylum 
    War and genocide 
    Environment and ecology 

    Sexual and domestic violence 
    Class and economic dependency/independence 

    Race, sexual orientation, other intersectional identities 
    Charge mentale 

    Vulnerability studies 
    Illness and disability studies 

    Memory studies 
    Women and mythology 

    Exile 
    Women in second-class citizen status 

    Natural disasters and survival 
    Precarity and science fiction 

    Women and precarious democracies 
    Women and world order 

    Early emancipation movements 
    Transatlantic studies 

    Women and revolution  

    Participants may present in English or in French. Please send a 250-300 word abstract and short bio to wif2024@ua.edu by August 31, 2023. Participants will be notified of acceptance by October 31, 2023. Panel proposals should include a short (about 100 word) proposal for each paper and a description of the unifying idea of the panel of the same length, as well as a brief bio of each participant. 

      

    One Book, One WiF 

    In partnership with our colleagues in WiF UK-Ireland, WIF North America is furthering the 

    'One Book, One WiF' project that began in 2017. The aim of this initiative is to help promote 

    critical interest in less known French and Francophone women writers and thus to increase 

    the readership of their corpus. The author for the 2024 conference is Meryem Alaoui and 

    the text is La Vérité sort de la bouche du cheval (2018). Proposals for papers or a panel on 

    this book or the author in general are welcomed. 

  • 8 Feb 2022 9:11 PM | Anonymous
    MLA Convention in San Francisco, CA
    (5-8 January 2023) 

    “Essential Work” 

    How are the working conditions of (female and minoritized) essential workers in the service sectors portrayed in contemporary French literature? Send short abstracts by March 15, 2022 to Johanna Montlouis-Gabriel, jmontlo@ncsu.edu. Non-guaranteed session.

  • 8 Feb 2022 9:10 PM | Anonymous

    Women in French Session
    MLA Convention in San Francisco, CA

    (5-8 January 2023) 

    « Femmes de couleur et d’écriture en France contemporaine » 

    À une époque où l’anti-communautarisme et l’anti-wokisme continuent de sévir en France, aujourd’hui, n’est-il pas grand temps de se pencher sur l’écriture des femmes de couleur incontestablement françaises plutôt que trop commodément « francophones » ? De quoi parlent ouvertement – ou entre les lignes – Jeanne Benameur, Bessora, Isabelle Boni-Claverie, Nina Bouraoui, Maryse Condé, Rokhaya Diallo, Fatou Diome, Gisèle Pineau, Leïla Slimani, Delphine Minoui, Marie Ndiaye (peut-être ou non), Line Papin ou Françoise Vergès – et tant d’autres encore – dans leurs livres ?  

    Comment ces auteures contemporaines écrivent-elles la multitude des micro-agressions vues et vécues au quotidien ? Comment représentent-elles les traumatismes intra-générationnels issus des passés esclavagistes et coloniaux ? Que disent-elles des malaises sociaux, culturels, linguistiques, religieux, de genre et d’orientation sexuelle qui ne manquent pas d’intersecter avec la perception hexagonale blanche d’autres couleurs de peau pourtant toutes aussi françaises ? 

    Tels seraient les enjeux d’une session WIF intitulée : « Femmes de couleur et d’écriture en France contemporaine. » 

    Please submit abstracts of 200-350 words to frederique.chevillot@du.edu by March 15, 2022.


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